LYNDA TROUVÉ - Une oeuvre inédite de Vu Cao Dam

C’est à l’Hôtel Drouot que la maison Lynda Trouvé présentera la 14ème édition de ses ventes Indochine celle-ci présentera une superbe peinture sur soie de Vu Cao Dam mis en vente pour la première fois. 

Ce nouveau chapitre célèbre l’héritage artistique du fondateur et directeur de l’École des Beaux-Arts d’Indochine, Victor Tardieu. Parmi de jolies découvertes, notons la présence d’une Étude de Nu - acquise lors du Salon Périgourdin de 1913 – ainsi que des bijoux en jade dont un collier que Victor Tardieu offrit à son épouse à son retour d’Hanoï. La vente présente des œuvres majeures d’artistes vietnamiens avec Les Jeunes filles en fleurs de Le Phô, une odalisque signée Maï Thu. L’ancien élève de Victor Tardieu , Vu Cao Dam (1908 – 2000) demeure l’artiste phare de cette vente avec Un tableau pour la Paix, véritable manifeste en faveur d’une réconciliation entre la France et le Vietnam.
 

Vu Cao Dam (1908 – 2000)
École des Beaux-Arts de l’Indochine - promotion 1931
Un tableau pour la Paix
Peinture sur soie marouflée sur papier encadrée, signée en bas à droite.
Vers 1949 – 1950. Dans son cadre d’origine.
Dimensions : 72 x 58,5 cm (légères éraflures)

Estimation : 200 000 – 300 000 €

 

Un tableau pour la Paix (1949 – 1950)

La composition est équilibrée en trois groupes et nous livre un message de paix, symbolisé par la colombe, au point culminant de la composition. La figure de maternité qui se trouve au premier plan revêt les traits d’une jeune femme d’Hanoi, c’est le bras tendu de son enfant vers l’oiseau de paix qui crée la dynamique de la peinture. L’arbre au centre renvoie une image de désolation, représentation de l’arbre de vie qui a perdu ses feuilles mais duquel pointent déjà quelques fragiles bourgeons. Au fond du tableau se tiennent deux jeunes femmes symbolisant le Vietnam (la jeune femme en Ao Daï blanc) et la France, un lien fraternel se dégage de leur attitude. La palette sombre est très caractéristique de celle qu’utilise l’artiste dès son installation en France à Béziers en 1949, les couleurs accentuent la tension dramatique du tableau.


Un tableau historique
 

Le 23 février 1950, Raymonde Dien, jeune militante du parti communiste français se couche sur les rails à Saint-Pierre des Corps pour empêcher un convoi d’armes en partance pour l’Indochine. Sa condamnation à plusieurs mois d’emprisonnement soulève un mouvement populaire, féministe et mobilise des membres de tous horizons politiques, philosophique et religieux, grands intellectuels du monde littéraire et artistique : Louis Aragon, Jean Cocteau, Paul Éluard, Jean-Paul Sartre… Raymonde Dien fût libérée le 24 décembre 1950. Trois jours plus tard, le 27 décembre, à Paris, l’Union générale des Vietnamiens de France lui offre ce tableau à la grande force symbolique en remerciement pour son engagement. L’œuvre est restée dans la famille depuis soixante-dix ans et réapparaît aujourd’hui.
Cette vente permet aussi de rendre hommage à Mme Raymonde Dien, décédée le 19 août 2022.


 

Vente aux enchères publique – Hôtel Drouot – Salle 1-7
Mardi 4 octobre 2022 – 11h

Exposition publique - Hôtel Drouot - Salle 1-7
Lundi 3 octobre 2022 - 11h/18h